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 « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]

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Eleanor L. Henley
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MessageSujet: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 21 Jan - 19:39


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(c)silkstocking

Eleanor Lou Henley
Dix-sept ans ; Septième année



    Pseudonyme ; s.
    Âge ; quinze ans.
    Comment avez-vous découvert le forum ? bazzart.
    Comment le trouvez-vous ? magnifique, et l'intrigue est très intéressante, changeant des autres forums qu'on a l'habitude de voir pour l'instant.
    Avatar ; jessica stam. <3


Dernière édition par Eleanor L. Henley le Mer 28 Jan - 11:32, édité 4 fois
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Eleanor L. Henley
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeJeu 22 Jan - 3:28

    Il y a des limites qu’on dépasse sans y penser, par simple ennui, des lignes blanches franchies avant même d’y avoir réfléchi. Des évènements qui se produisent sans qu’on y ait consenti, et soudainement, nous faisons face à une situation qui nous échappe. L’instinct. L’instinct est maître de tout, l’instinct est ce qui nous définit. Pulsions incontrôlables, désir animal. Tout se mélange, et le choix se fait brusquement, jugement posé par un esprit bien formé – mais peut-être pas assez. Et les conséquences sont toujours là, choses invisibles qui nous rappellent à l’ordre. Responsabilité. Coupable, coupable. Te souviens-tu ? Tu as tout détruit.
    Putain, tu l’as démolie, connard.



Découvrez Frédéric Chopin!



      Elle avait les yeux grands ouverts, immobile au fond du placard, son ours en peluche serré dans ses bras fins. Encore une nuit qu’elle passerait dans l’obscurité, coincée entre deux toiles d’araignée, afin d’échapper à la colère de son père. Les cris résonnaient dans son crâne de façon entêtante, si fort qu’elle avait l’impression de ressentir la douleur qu’ils exprimaient. Un coup, deux coups. Elle frissonna. Elle était lâche. Oh, tellement lâche. Elle aurait dû aider sa mère, la protéger. Mais la peur lui tordait le ventre, et la force de l’habitude l’avait poussée à aller se réfugier dans cet endroit sordide qui lui paraissait plus rassurant que sa chambre, qui était pour sa part bien trop accessible. Pourtant, elle avait senti la crise venir. Elle les sentait toujours arriver, tout comme elle voyait toujours la haine dans le regard que ses parents posaient sur elle le lendemain. Haine brûlante, vivante, prête à exploser à tout moment. Généralement, ils se contentaient de se détruire l’un l’autre, mais parfois, cela tombait sur elle. Sa tête violemment éclatée contre le coin d’une table, une cigarette négligemment écrasée dans le creux de sa paume. Elle ne se plaignait pas, elle ne criait pas, elle ne pleurait pas. Parfaite petite poupée, silencieuse et soumise. Quand elle n’arrivait plus à le supporter, elle se mordait les lèvres jusqu’à ce que la douleur soit plus forte que celle qu’elle ressentait à l’intérieur. Elle connaissait l’odeur du sang, son goût métallique, sa couleur rougeâtre qu’elle préférait confondre avec de la confiture, sa texture déplaisante au toucher. Elle connaissait par cœur l’angoisse, cette même angoisse qui l’étreignait en cet instant, la paralysant, anesthésiant tous ses sens, la réduisant au pantin sans vie et manipulable qu’elle aurait tellement aimé être. Incapable de penser, incapable de bouger, cela aurait été bien plus facile. Se laisser bercer par l’existence, ne pas devoir se battre tous les jours. Elle retenait péniblement son envie d’éclater en sanglots, étouffant son angoisse sous l’espoir qui lui avait si souvent permis de résister. Ce serait bientôt fini, bientôt fini. Il irait se coucher, sa mère viendrait la chercher, et elle irait s’allonger dans ses draps froids, attendant que les ronflements de son père percent le silence tendu pour pouvoir à son tour fermer les yeux. Mais les cris ne s’arrêtaient pas, et elle entendit bientôt la voix de sa mère s’élever, prononcer des paroles qu’elle n’avait jamais entendues auparavant.

      « S’il te plait Nathan… Eleanor, elle… Ne lui fais pas vivre ça.
      Je t’en supplie. »


      Il éclata de rire, ce qui lui donna la nausée. Elle plaqua la main sur sa bouche pour retenir un haut-le-cœur – l’odeur commençait à se diffuser. Se balançant doucement d’avant en arrière, les yeux à présent fermés, elle s’immobilisa cependant lorsqu’un morceau de musique classique s’éleva dans la pièce d’à côté. La fillette eut un hoquet de stupeur. Tremblante, elle était alerte au moindre son, à la moindre nuance. C'était la chanson préférée de son père. La mélodie, prenante, s’insinuait lentement dans sa tête, tandis que les larmes roulaient sur ses joues livides. Elle se mordit violemment la lèvre inférieure, voulant retenir la plainte qui menaçait de s’échapper de sa bouche auparavant entrouverte. Elle voulait sortir. Crier. Le frapper, le détruire. L’empêcher de lui faire du mal. Mais elle ne pouvait pas bouger. Elle devait le faire, pourtant. Elle devait l’aider. Elle n’avait pas le choix. Dix, neuf, huit… Elle était terrifiée. Une peur sauvage, dont elle avait envie de se saisir pour l’écraser. Ecraser ce qui la retenait à l’intérieur, écraser cette faiblesse qui lui faisait honte. Dix, neuf… Maman, maman ? Et le mot résonnait dans son crâne, plus fort que la musique, plus fort que le bruit de ses pleurs. Elle perçut un cri entre deux notes, et se recroquevilla sur elle-même. Le morceau touchait à sa fin, les notes s’étirant sadiquement, semblant la narguer dans son désespoir. Et soudain, le silence fut complet. Plus de piano, plus de hurlements étouffés, plus rien. Alors, elle entendit un rire joyeux, frôlant l'hystérie, pratiquement inhumain, et, après quelques secondes d'incrédulité, elle se rendit compte que c'était le sien. Et pendant que son père, de l'autre côté de la porte, commençait à réaliser l'ampleur de ce qu'il venait de faire, elle riait, elle riait à s'en écorcher les lèvres, elle riait jusqu'à en perdre la tête, serrant dans ses bras la peluche inanimée.


    Petite fille au regard d'ange, glisse doucement vers les enfers, et sourit, sourit. Tellement fort qu'on y croit, tellement bien qu'elle n'en doute pas. Une semaine plus tard, la première page du journal local parlait du meurtre de Lilly Henley par son propre mari, et d'une enfant placée chez la mère de ce dernier. Rien n'était jamais arrivé. Ce n'avait été qu'une illusion, cauchemar dont elle était sortie vivante. Son père fût condamné à dix ans ferme, et elle agita joyeusement la main dans sa direction lorsqu'elle le vit s'éloigner pour la dernière fois. Rien n'arrivait jamais, rien n'importait. Cinq années qui n'existaient plus. Elle s'appelait Lily désormais, et ça allait.
    Ta vie est mienne, tu es belle quand tu meurs.


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Eleanor L. Henley
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 28 Jan - 9:10

    Menteuse. La sanction était tombée, irrévocable. Deux heures passées assise sur une chaise, dans le noir, pour réfléchir à ses bêtises. Magique, magique. Mensonges. Ce sale gosse de Dylan avait été raconter à sa grand-mère ce qu’elle lui avait confié il y a quelques semaines – parfois, il se passait des choses étranges autour d’elle. Et maintenant, elle était coincée ici, et le temps était tellement long, il s’étirait à l’infini, et elle se l’imaginait, glissant devant elle, s’échappant de ses doigts fins, la condamnant à vivre entre ces murs, dans la même position, pour l’éternité. Ruminant sa vengeance, elle murmurait des « abracadabra ! », clignait des yeux en espérant se téléporter loin de Londres. Elle haïssait cette ville, elle haïssait sa mamie. Elle s’ennuyait atrocement, dans cette école stupide. Elle détestait les mathématiques, et la conjugaison. Son ancienne vie lui manquait. Sa mère, sa maison, son père, même. Mais elle ne voulait plus le voir. Pas derrière ces affreux barreaux qui lui cachaient la vue. Alors elle hurlait à chaque fois qu’on l’obligeait à y aller, elle se débattait, pleurait, finissait par terre à supplier, ignorant les regards condescendants que les adultes lui jetaient. Puis elle se calmait subitement, se remettait debout, et riait doucement, comme si ce n’était qu’une blague, rien qu’une plaisanterie, n’est-ce pas ? Elle se maîtrisait parfaitement, elle y était habituée, vous savez. Même qu’elle arrivait à ne pas faire tomber le livre que sa grand-mère posait sur sa tête quand elle marchait. C’était tout un exercice qu’elle devait contrôler, sous peine d’être punie. Ici, les punitions ne faisaient pas mal. Jamais personne n’avait levé la main sur elle, mais c’était pire, bien pire. Contrôle mental. On lui ordonnait de réfléchir sur ses actions. Et les pensées se mélangeaient toutes, jusqu’à ce qu’elle ait l’air l’impression de devenir folle – la servante lui disait souvent qu’elle l’était. Et parfois, elle la croyait.

    Coccinelle, vole, vole ; petite Reine des bois.
    Coccinelle batifole, mais qui donc l'attend là-bas ?


    Douces ritournelles, comptines d’une autre époque, et elle chantonnait doucement, riant toute seule d’avoir un jour pensé pouvoir posséder des pouvoirs. Ce n’était pas pour elle, tout ça. Elle était banale, banale. Et elle s’en persuadait du mieux qu’elle le pouvait, et sa voix s’élevait de plus en plus, ricochant contre les dalles froides. Elle se leva d’un bond, se trébucha jusqu’à la porte, tambourinant contre cette dernière en appelant son grand-père, qui devait être en train de travailler dans la pièce à côté. Elle était prête à sortir, maintenant. Elle arrêterait de dire des idioties s’il le fallait, et si elle le pouvait, elle arrêterait de faire bouger cette photo de famille qui trônait sur la cheminée. Oh, vraiment, elle ne le faisait pas exprès. Elle n’aimait juste pas la voir là, comme ça. Comme si tout allait encore bien. Tais-toi.
    Tout allait bien.


    « Arrête un peu de faire tout ce bruit, Lily. Il te reste vingt minutes, grand-mère ne sera pas contente si je te laisse partir avant. »

    La voix de l’homme avait surgi soudainement, entre deux coups frappés contre le bois. La fillette rit avec enthousiasme, ravie qu’il lui réponde malgré les instructions de la mère de son père. C’était une femme sévère, à qui son mari était totalement soumis. Ainsi, il ne disait jamais rien lorsque il n’était pas d’accord, se contentant de secouer la tête d’un air désapprobateur – ce qui ne manquait jamais de l’amuser. Elle s’amusait de beaucoup de choses, sans vraiment savoir pourquoi, sans y réfléchir plus que ça. C’était comme un réflexe, ses lèvres s’étiraient à n’en plus finir, et elle parlait, parlait. Combler le vide, ce vide béant. Elle se prenait facilement d’affection pour des choses qui paraissaient sans importance aux autres, était sensible au moindre changement autour d’elle, et s’adaptait avec une aisance qui la distinguait des autres enfants de son âge. Une maturité à toute épreuve, mélangée avec une inconscience presque palpable. Elle ne voyait pas les limites. Le bien et le mal lui semblaient être deux notions étroitement liées, pour elle, tout se rejoignait. Elle éprouvait autant de plaisir à désobéir qu’à se plier aux contraintes diverses qu’on lui imposait, ça dépendait simplement de son humeur. Et après tout, si cela lui faisait plaisir, pourquoi serait-ce mal ? Non, ça ne pouvait pas l’être. Simplicité enfantine, et cette même pensée qui revenait sans cesse, formait son futur sans qu’elle n’en ait encore conscience : rien n’était grave.

    « De toute façon, elle n’est jamais contente. »

    Ton boudeur, insolence irréfléchie, elle ne pensait pas à ce qu’elle disait, ne contrôlait rien, ne songeait même pas à le faire. Les mots s’envolaient avant qu’elle n’en prenne conscience, parce qu’elle ne voulait pas s’attarder sur eux. Ce n’était que des paroles, elle ne leur faisait pas confiance, elles étaient si facilement déformées, détournées contre elle-même. Elles étaient parfois tranchantes, menaçantes, planant au-dessus de sa tête comme une promesse de souffrance imminente. Alors, au lieu de tenter de les maîtriser, elle les laissait vivre à sa place, occuper tout l’espace. Elle renonçait devant l’obstacle, fermait les yeux devant la difficulté, et cette même rengaine, encore et toujours. Rien n’est grave. Ecarts de conduite, indisciplinée, tour à tour angélique et pleine de malices, elle prenait parfois plaisir à faire mal. Et, tout en faisant semblant de se plier, elle ne rompait jamais totalement, s’agrippant avec une ténacité féroce, sûre de son droit. Son droit d’exister, de se faire entendre, que ça plaise ou non, que ça soit correct ou terriblement déplacé.

    Et dans ce cas-ci, ça l’était.


    « Si elle entendait ça, tu resterais deux heures supplémentaires, tu le sais, n’est-ce pas ? Et tu sais aussi que je devrais lui dire que tu as eu de très vilaines pensées à son égard. »

    Soupir. Toujours cette foutue morale. Impatience, cette envie de liberté qui lui tordait le ventre, l'empêchant de réfléchir correctement, de trouver les mots qui le feraient plier. Tant pis. Creuse, creuse, jusqu'à ce que la surface disparaisse entièrement, cette satanée bienséance qui ne lui plaisait définitivement pas.

    « Mais tu le feras même pas, parce que tu as peur qu’elle s’énerve sur toi. »

    Silence. Puis, le rire las de son grand-père, et le verrou qu’on tourne lentement, dernière hésitation, lumière, oxygène. Un large sourire se dessina sur ses traits qui ressemblaient tant à ceux de son père, et elle courut dans les bras de son sauveur qui la souleva tant bien que mal pour la faire tourner dans les airs avant de la reposer, la regardant à présent d’un air songeur.

    « Tu me fais penser à Lilly. Ta mère, bien sûr. Ta grand-mère refuse que tu lui ressembles, tu sais ce qu’elle pensait d’elle. Mais je crois pouvoir affirmer que c’est une bonne chose. Ta mère savait vivre, elle. Elle savait profiter, malgré tout le reste. Je n’ai jamais su le faire. Alors saisis ta chance. Dylan t’attend depuis une heure pour s’excuser et jouer avec toi. Va le rejoindre, d’accord ? Et ne t’accroche pas trop à cette idée de magie. Tu risquerais d’être déçue, petite puce, et je détesterais te voir pleurer. Il n’y a rien d’autre que la réalité, par ici. »

    Réalité. Un mot douloureux, qui la fit grimacer. Puis, elle haussa les épaules. La réalité, elle la modelait. Elle la modèlerait à sa guise, et ils n'auraient qu'à se plier à son bon vouloir. Elle rit, encore une fois, puis s'éloigna en courant à toutes jambes. Oui, elle maîtriserait tout. La réalité, c'était pour les perdants. Elle, elle vivrait dans le rêve, entraînant tout avec elle.
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Eleanor L. Henley
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 28 Jan - 10:06

    « Eleanor, occupe-toi un peu de ton chat ! Tu nous as fait un caprice incroyable dans le magasin, et tu ne le regardes déjà plus. Tu ne lui as même pas donné un nom. »

    Lui jetant à peine un regard, elle passa à côté de sa grand-mère pour prendre sa chatte dans les bras, et fourra son nez dans ses poils noirs. Effectivement, elle s’était déjà quelque peu lassée de sa nouvelle acquisition, mais ne voulait pas l’admettre devant la vieille femme. Elle se retourna donc vers cette dernière, et elle lui adressa un sourire éblouissant, chargé d’arrogance qu’elle ne cherchait même plus à camoufler. Cela faisait longtemps qu’elle avait cessé de jouer à la petite fille parfaite, longtemps qu’elle s’était éloignée du modèle sur mesure qu’on lui avait imposé.

    « Si, elle s’appelle Caprice. »

    Savourant l’indignation qui se peignait sur le visage de son interlocutrice, elle ne put retenir à temps un léger gloussement, tandis qu’elle laissait l’animal partir en courant à travers la pièce. Caprice, caprice. Rien que des caprices. Son rire prit de l’ampleur en l’entendant marmonner entre ses dents. Mamie, mamie, tu perds déjà la tête, à ton âge ? Dis-moi, tu as pris tes médicaments, aujourd’hui ? S’élançant vers la table basse posée au milieu du salon, elle se saisit une nouvelle fois de cette merveilleuse enveloppe qu’elle avait reçue quelques temps auparavant – et ne cessait de relire depuis.

    « Arrête donc de remuer ainsi, tu me fatigues. Oh, tu es tellement épuisante. Heureusement que tu pars dans cette soi-disant école. Après l’arrestation de ton père, on aurait dû te mettre dans un foyer. Mieux, on n’aurait jamais dû l’arrêter. Ce n’était qu’une regrettable erreur, mais bien sûr, ils n’ont rien voulu entendre, et voilà où on en est ! Et ta mère, ta mère… Est-ce d’elle que tu tiens cette… cette… Chose ? Est-ce donc héréditaire ? – mon Dieu, pourquoi est-ce que je te le demande ? Tu ne sais rien évidemment, pauvre petite chose que tu es. J’espère qu’ils t’éduqueront, car je ne peux plus le faire. Ton grand-père est souffrant, et tu n’arranges rien. J’ai pourtant essayé… ELEANOR, LE CHAT VIENT DE CASSER MON VASE ! Eleanor, tu m’écoutes ? Tu es infernale. Cesse donc de relire cette fichue lettre ! Eleanor ! »

    Et nous espérons vous voir ce premier septembre dans le train en partance pour Poudlard, avec toutes vos fournitures scolaires. Premier septembre. Bientôt, bientôt. Elle avait toujours eu raison. Et elle n’écoutait plus, elle n’avait peut-être jamais écouté. Les mots passaient au-dessus de sa tête, elle se complaisait dans cet égoïsme qu’elle avait acquis au cours des six années passées dans cette maison. Mais c’était fini. La réalité, c’était Poudlard. La réalité l’attendait demain, et sa grand-mère pouvait toujours parler, elle n’entendait pas. C’était un autre monde. A vrai dire, elle ne savait pas si elle tenait ça de sa mère, ou si c’était juste quelque chose qui ne lui appartenait qu’à elle. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien faire ? Cela n’avait aucune importance. On lui donnait une seconde chance, qu’elle n’hésiterait pas à saisir.

    « Je vais me coucher. N’oublie pas, demain, je vais à Poudlard. J’ai préparé mes bagages, il faudra partir tôt, je n’ai pas vraiment compris cette histoire de voie… Enfin. N’oublie pas, tu veux ? Ce serait dommage de devoir me supporter une année supplémentaire. »

    Et elle s’éloigna, guillerette, laissant la vieille femme s’acharner sur un passé qu’elle n’avait pas vécu, émettre un jugement sur quelque chose qu’elle n’avait pas vu. Ressentir. Lily oubliait parfois ce que ça faisait, les mots de sa grand-mère ne l’avait plus blessée depuis longtemps – l’avaient-ils réellement fait un jour ? Elle était détachée, elle l’avait toujours été, elle était ce qu’ils n’étaient pas, sans pouvoir l’expliquer. Il n’y avait pas de mal, il n’y avait pas de bien. La vérité n’était que mensonge, et tout pouvait être modifié à volonté. Peut-être était-ce cette façon de penser qui l’avait toujours épargnée. Ou peut-être était-ce cette façon de penser qui la fit pleurer quand elle éteignit la lumière de sa chambre avant de s’allonger.

    Demain, son avenir l’attendrait. Et elle ne savait pas si elle était déjà prête à vivre.
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 28 Jan - 10:24


      Je m'appelle Eleanor Lou Henley, souvent appelée Lily, voire Lou, et aujourd'hui, mon père a été relâché pour bonne conduite. Bonne conduite. Je trouve ça ironique qu'il soit libre le jour de mes treize ans, cela m'amuserait presque. Presque, si je n'étais pas priée de retourner vivre à ses côtés. Aujourd'hui, j'ai treize ans. Cela fait huit ans. Presque une décennie. Elle passe vite, et je me rappelle encore de ce que je pensais, ce soir-là. Je me rappelle de tout, à dire vrai, je n'ai pas eu la chance de tout oublier de mon enfance, et les évènements, marqués au fer rouge sur ma peau, me reviennent par vagues. Je jongle entre ma vie à Poudlard, mes cours, mes lettres à mon grand-père, les vacances passées chez des amis ou au collège. Je jongle, je jongle tellement, que parfois, je laisse s'échapper une balle, et je la regarde rouler, s'éloigner. On fait tous des erreurs, n'est-ce pas ? Je ne sais plus qui je suis. Peut-on se perdre dans sa propre existence ?

      Je suis lasse. Je ne lui en veux même pas. Il m'a d'ailleurs fallu longtemps pour me rendre compte de la gravité de ce qu'il avait fait. De ce qu'il nous avait fait, de ce qu'il avait brisé. Mais je n'arrive pas à lui en vouloir. Je ne suis pas mieux que lui, au fond. Son sang coule dans mes veines, et tout comme il a enlevé la vie à ma mère, il m'a donné la mienne. Maître du jeu. N'avons-nous donc été que ses pions ? Je pense trop, comme Holly passe son temps à me le faire remarquer. Au moins, je pense. Elle me dit insensible, mon détachement l'amuse, la dégoûte parfois. Je regarde l'horreur droit dans les yeux et ne frissonne même pas. M'a-t-il arraché le coeur ? Je sais qu'il y a un problème, quelque part. Je me rappelle de tout, mais ce n'est pas moi. Je n'étais pas dans ce placard cette nuit-là, car je ne le ressens pas.

      Tout va bien. Les angoisses ne sont que mensonges. Il suffit de fermer les yeux, de respirer. Interdit de pleurer. Je ne sais plus si on me l'a imposé, ou si c'est quelque chose que j'ai instauré de moi-même. Peut-on dire qu'une enfant de cinq ans avait la maturité suffisante pour prendre cette décision ? Après tout, je l'ai eue pour ne pas pleurer à l'enterrement. Pour ne pleurer que deux fois par la suite en y repensant. Pour m'éloigner, pour rire, pour me plier, rentrer dans la norme, jusqu'à exploser. Et maintenant, je suis ici, et je ne sais pas. Je le reverrai dans deux jours, je vivrai à nouveau avec lui. Et je ne sais pas, je ne sais rien, mon esprit est vide. La peur m'agrippe quelques secondes, puis s'en va, les émotions ne restent pas.

      Automatisme. Parfois, j'ai l'impression d'être folle. D'avoir imaginé tout ça, que Poudlard n'existe pas, que je suis en fait au fond d'une chambre aux murs blancs, boostée aux médicaments. J'ai treize ans, et j'ai l'impression d'en avoir cent. Je ne m'arrête jamais. De tourner, de rire, de parler, de blesser. Je suis une garce qui ne l'a pas choisi, et je souris pour me faire pardonner de maladresses qui ne sont pourtant pas tolérées.

      Je ne maîtrise rien. Je ne vois rien, je ne sens rien. Je ne suis rien. Rien de plus qu'il y a huit ans. Je n'ai pas évolué. Aujourd'hui encore, je ferai tout pareil. Je me précipiterai dans ce foutu placard, et j'y attendrai de crever. Et j'y crèverai, encore et encore, de ne pas avoir su bouger.

      Alors, au fond, je n'ai qu'une question : c'est ça, la réalité ?

      Je veux juste ressentir quelque chose.

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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 28 Jan - 11:21

    Regarde-toi, tu me fais pitié. Encore une nuit de beuverie, regarde-toi, par Merlin, tu ne vis que pour ouvrir cette bouteille, et puis cette autre, et encore une autre, et je ramasse tes bêtises, tous les soirs, et quand ce n’est pas moi, c’est grand-mère. Tu m’écoutes ? Non, bien sûr, tu ne m’écoutes pas. Tu n’écoutes jamais rien, tu ne m’as pas entendue monter les escaliers avec ton meilleur ami non plus, n’est-ce pas ? Tu sais qu’il est à peine plus jeune que toi. J’aurais pu l’appeler papa, s’il ne m’avait pas touchée comme ça. Tu es pitoyable, moi aussi. On se mérite, au fond. Et maman le savait, et tu le savais. Hier soir, c’était mon anniversaire. Tu ne t’en es pas souvenu, l’année dernière non plus, ne t’en fais pas, ce n’est pas grave. Je n’aime ni l’idée de vieillir, ni les cadeaux, de toute façon. --

    Ramasser les morceaux de verres brisés, ranger tout avant qu’il ne se réveille, avant qu’il ne se rappelle. Il préfère faire comme si cela n’était pas arrivé, comme s’il ne me voyait pas participer à ses soirées glauques en compagnie d’hommes et de femmes de dix, vingt ans mes aînés. J’évolue avec aisance, j’ai l’habitude, je fais partie de la bande. Mes sarcasmes amusent, mon sale caractère et ma descente facile fascinent. J’ai ça dans le sang, regardez mon père, bon sang. C’est la troisième année que je passe à ses côtés, je me suis rapidement adaptée. Tout s’est mis en place sans que j’y réfléchisse. La première semaine était difficile, puis il m’a demandé de l’appeler par son prénom. Les barrières sont tombées, les disputes ont fusé. La violence ne se retrouvait pourtant plus dans ses propos, et la plus dangereuse des deux, c’était moi, moi et ma rage qui éclatait si brusquement, qui le faisait rire, et il m’entraînait dans son fou rire, et on avait l’air de deux malades. Grand-mère choisissait souvent ce moment pour arriver, et m’en voulait de l’influencer. L’influencer. Je prends du recul, et je sais, je sais que rien de tout ça n’est normal. Mais je m’épanouis. Assurance. Je ressens, je vis, je vis même pour lui. Il passe son temps à payer, encore et encore, payer pour ce qu’il a fait. Il ne s’est jamais excusé, mais ses yeux n’ont jamais menti non plus. Je n’en ai jamais parlé. Tabou. On vit bien sans, ces deux mois passés ici sont toujours pleins de sensations, et c’est peut-être pour ça que je les aime tellement. La haine que j’ai ressentie en le revoyant m’a tellement étourdie, m’a tellement aveuglée, je n’ai pas pu m’empêcher de m’y agripper. Elan de vie, j’étais humaine. Je suis humaine, et je ne le sens jamais plus que lorsque je suis ici, allongée sur mon lit, repensant à ma soirée. Il n’y a que lui pour ressentir les regrets, que lui pour me regarder d’un air apitoyé en me voyant virevolter dans la maison. Mon bonheur le détruit, et ça m’amuse. Il ne peut supporter l’idée d’être la cause de ma résurrection, il ne peut supporter que je sois celle qui m’occupe de lui. Il est le père, la figure forte, et il est écroulé dans le canapé, et il n’en sortira pas avant deux-trois heures. Il résistera quelques temps, puis se dirigera vers le frigo pour prendre une bière. Me regardera, hésitera, m’en proposera une. Et je refuserai en riant, ce qui l’irritera. Et tout recommencera.

    La fin de l’été approche. J’ai réussi à me concentrer quelques temps sur mes devoirs de vacances, mais je n’ai toujours pas fini. Il faudrait que je me presse – mon père devient invivable les jours précédant mon départ, tellement invivable qu’on passe notre temps à nous disputer. Il n’accepte pas toute cette connerie de sorcellerie, selon ses propres mots, voudrait que je reste ici toute l’année. Parfois, je me dis la même chose. Plonger dans cette existence, embrasser le mal-être dans lequel il se vautre sans complexe. Mais j’ai des choses à faire. Je ne sais pas encore quoi, je sais juste que je ne resterai pas toute ma vie à m’approprier ses maux pour me sentir vivre. Je me demande souvent pourquoi je ne peux évoluer tranquillement que dans la douleur, mais les réponses me déplaisent toutes, alors j’évite d’y réfléchir. J’ai d’autres choses sur lesquelles me recentrer. Mon avenir, tout d’abord. L’ambition est devenue au fil des années le substitut des sentiments que je peinais à ressentir. Je ne sais pas ce que je veux devenir. Je sais cependant que je veux réussir. Mieux que les autres, si cela est possible. Alors je travaille, à Poudlard, je ne fais presque que ça. Je me suis peu à peu fermée aux autres, qui me trouvent à présent désagréable. Les réflexions acérées qui paraissaient mignonnes quand j’avais douze ans semblent avoir fini par blesser leur fierté. Je n’ai plus que quelques proches, et je m’en accommode très bien. Le sens des priorités. Il faut bien que j’en aie, je ne souhaite pas finir ma vie comme lui. Pour le moment, bien sûr, je l’envie. Mais si cette existence est désirable à seize ans, à quarante, elle paraît bien plus déplorable. Je m’en sortirai. De nouveau, je ne sais pas trop ce dans quoi je suis coincée, mais je n’ai que cette solution-là. Réussir.


    « Lou ? Lou ma puce, tu ne voudrais pas aller me racheter à boire ? Ces satanés avocats m’ont vidé le frigo. »

    Bonjour à toi aussi, papa. Tu sais, il n’y avait déjà plus rien hier soir, ils ont tous apporté ce qu’il fallait. Et puis, ce n’était pas des avocats. Ce ne sont jamais des avocats. Tu ne connais pas d’avocats, à part le tien. D’ailleurs, il a appelé récemment, il faudrait que tu te trouves un job, tu sais, pour qu’ils voient que tu t’es bien réintégré à la vie sociale comme il fallait que tu le fasses. En parlant de ça, tu as encore loupé ton entretien, la semaine dernière, je n’ai pas osé te le dire avant. Je sais que j’étais censée te rappeler d’y aller, mais tu n’aurais jamais décroché le boulot dans cet état… Tu devrais peut-être simplement accepter de travailler pour grand-mère, au point où tu en es, la fierté n’est plus une excuse. --

    « Evidemment, je pensais y aller, de toute façon. Tu veux quoi ? Tu as bien dormi ? »

    La réalité ne se décrit pas, ne se pense pas. Elle se vit, à coup de mots, de ressentis, de souvenirs. Il n'y a pas de solution miracle. Le mensonge sera toujours présent, et ce sera toujours aussi difficile de vivre. Mais en attendant, sentiments ou pas, je ne pense pas être capable de déclarer forfait si rapidement.



Dernière édition par Eleanor L. Henley le Mer 28 Jan - 11:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 28 Jan - 11:33

    Je pense avoir terminé... Je ne suis pas fière du tout de cette fiche, je m'excuse pour celui ou celle qui devra la lire. Les insomnies me font écrire bien des bêtises. ><
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Tyler Carlson
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitimeMer 28 Jan - 13:02


    && le Choixpeau Magique réprima un marmonnement rauque, comme il lisait la personnalité de la fillette. Une pointe d'arrogance, mais surtout de la témérité et du courage. Beaucoup de courage, pour ainsi s'élever seule contre la dure réalité du monde des adultes. La vaillance de ton petit coeur de Gryffon m'émeut. Mais il te faudra encore beaucoup de hardiesse, pour te trouver.

          « Gryffondor »


    Bienvenue à toi && Bon jeu.
    Fiche magnifique et prenante, ton histoire est touchante.
    Et le personnage de Eleanor est vraiment fascinant.
    Tu peux d'ores et déjà commencer à poster,
    chercher tes liens et tout ce qui concerne ton personnage.
    Un administrateur passera prochainement te mettre tes couleurs.
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MessageSujet: Re: « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF]   « oh, Lily » ; i wanna play, play. [GRYFF] Icon_minitime

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