Gregory A. Hewson. [GRYFF]

Et c’est on ne peut plus véridique, si tu veux mon avis. Je vais tout d’abord te parler de moi et tu vas vite comprendre où je veux en venir. Tout d’abord, lorsqu’on me voit, on pourrait penser que je suis un chic type, possédant pleins de qualités et doté d’un cœur gros comme ça. Ce n’est pas tout à fait vrai.

J’ai toujours cru que j’avais une chance inouïe d’habiter dans un quartier riche. Quand on pense au nombre d’enfants qui meurent dans le monde, ça fait froid dans le dos. La guerre, la famine… J’étais à l’abri de tout ça à Londres. Ah, je ne t’avais pas dit ça ? Oui, je suis né en Amérique, mais j’ai vécu toute ma plus tendre enfance dans cette merveilleuse ville qu'est Londres. Donc, je te disais que j’avais tout pour être heureux, je mangeais à ma faim, j’avais un foyer et en plus j’avais l’immense privilège d’avoir un précepteur pour moi tout seul. Tu te souviens, celui qui m’appelait « Mr. Hewson » ? On ne pouvait pas dire que je l’appréciais celui-là… Mais malgré tout ça, je n’ai jamais été une véritable source de joie pour mes parents. Je n’étais que le vilain petit canard, étourdi et surtout incroyablement rêveur, qui ne ressemblait pas à son adorable sœur. Je suis pourtant plus sérieux, dorénavant, j’ai eu tellement d’ennuis que je fais attention.

A mes yeux, ma mère n’était là que pour une chose : me gâcher la vie. Oui tu as bien lu. Si tu savais comme je m’en veux d’avoir pu penser ça… Finalement, c’était la personne qui me voulait le plus de bien, je crois. Mon père était la personne la plus admirable, selon moi. Il était un homme d’affaires respectable, il gagnait beaucoup d’argent et c’est grâce à lui et à ses efforts que ma mère et moi n’avions jamais eu le moindre problème. Mais tu te rappelles ce que je t’ai dit ? Il ne faut jamais se fier aux apparences. Hélas pour moi, je n’avais pas saisi le sens de ces paroles à l’époque...

Et pourtant, on aurait eu toutes les raisons de le croire, n’est-ce pas ? Malgré le fait que ma mère était une femme exigeante, je n’étais pas maltraité, au contraire ! J’avais des amis, j’avais une chambre, une salle de bains et un dressing pour moi tout seul. On peut dire que j’étais heureux, quoiqu’un peu étouffé par cet univers trop parfait. Mais j’ai très vite déchanté… Lorsque j’ai atteint l’âge de onze ans, ma sœur, Sarah, décéda. Un malheureux accident de moto, tels ceux que l'ont lisait chaque jour dans les journaux. Au fil des années, je suis devenu très proche de cette sœur, qui m'avait tant pourri la vie durant ma petite enfance, et ne plus la revoir me procura un tel choc. J'avais du mal à me faire à l'idée que mon ainée ait pu être fauchée si violemment par un alcoolique, dans une nuit noire et froide. Mais l'histoire ne pouvait être réécrite.

Alors, depuis ce tragique accident, pour ne pas perdre pied, je décidai de ne plus parler à sa mère, l'ignorer, la rayer de sa vie, tout comme l'avait fait Sarah, deux ans plus tôt. Et ma vie ne tourna qu'autour de l'art, et de mes amis. J'abandonnai le piano, et me passionnai pour la Guitare. Je me suis métamorphosé, et je devins un homme, un vrai... Qui développa ce que personne dans mon entourage pouvait imaginé. Je possédais la magie. Alors, cet homme nouveau se dirigea vers Poudlard pour n'être que ce qu'il devait être : un sorcier.